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NOVEMBRE 1591. 185
a ne fust jamais faite une plus- grande injustice ni « plus scélérate que celle-là. Mais par Dieu ( va il_ « dire tout en colère) ils en mourront. » Alors M. Cotton sentant bien qu'il se falloit taire, le laissa dire ce qu'il voulust; et s'en estant depestre au mieux qu'il peust, estant revenu au logis, me le conta : dont je tins adverti incontinent M. le president Brisson par un mien ami qui le gouvernoit; comme aussi M. Cotton en ad vertist mon oncle de Monthelon, rapporteur dudit procés. Deux jours au paravant, Cromé, conseiller au grand conseil, avoit tenu pareil langage à M. Cotton, lui disant jusques là qu'une Saint-Berthelemi eust esté lien à propos pour le temps qui couroit : et qu'une saingnée des veines cephaliques estoit necessaire pour la santé et restauration de cest estat. Et en regniant Dieu par trois ou quatre fois, lui dist que les juges de Brigard en mourroient.
Le samedi deuxieme dudit mois de novembre aprés disner, les Seize s'assemblèrent au logis de Boursier, rue de la Vieille Monnoie, selon qu'il avoit esté advisé entre eux le mercredi precedent. Le sieur de Launoy presidoit en ladite assemblée.
Le mardi cinquieme dudit mois de novembre, l'assemblée des Seize se list au logis de La Bruiere le pere, où présida Launoy; et s'y trouva fort grande compagnie.
Le mecredi sixieme dudit mois de novembre, l'assemblée des Seize se fist l'aprés disnée en la maison de Boursier, en laquelle Launoi et Martin, docteur, présidèrent. Et là, selon qu'il avoit esté advisé le jour de devant, furent nommés les dix qui s'ensuivent pour estre du conseil secret v sçavoir, Acarie, Le Goix, Ame-
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